Promenade  à la découverte des lieux historiques

et charmants de notre village

Empruntez l'avenue du Général de Gaulle qui mène de la gare de Montgeron-Crosne au centre de Crosne. Après le haras, sur votre droite, vous pénètrerez dans l'ancien domaine du parc du château, provenant du sieur Collet d'Hauteville et faisant partie des domaines de la Légion d'Honneur jusqu'en 1809. Vous apercevrez, sur votre gauche, enjambant un des bras de la rivière Yerres, un pont à trois arches cintrées du 18ème siècle, au pied duquel bruisse l'eau d'une petite cascade.

 

       En face, la grande maison fut la propriété du peintre impressionniste Marie-Thérèse Lanoa (1887-1967). Celle-ci fréquenta Roger de La Fresnaye, proche de Cézanne, Ségonzac, Marie Laurencin, Fernand Léger ... L'association CROSNE ET SON PATRIMOINE a retrouvé des descendants de Lanoa et organisé en 2005 une exposition de quelques unes de ses œuvres. Une partie du chemin qui longera l'Yerres à Crosne portera son nom, comme la promesse en a été faite à la famille par le Maire, à la demande de notre association.

 

 

 

Au pied de la maison, autrefois, existait un lavoir couvert construit en 1844,

à l'emplacement d'un autre plus ancien.

 

 

 

Revenez sur vos pas et prenez à droite la rue de la gare. Tout au bout vous rencontrerez l'ancienne glacière du château, qui servait à conserver

les denrées périssables grâce à un mélange de paille et de glace fabriquée à Crosne. Un départ de souterrains permettait de se rendre au château et dans d'autres lieux de notre village.

 

 

Poursuivez sur votre droite jusqu'à l'avenue Jean Jaurès. Après avoir franchi un bras de l'Yerres, sur votre gauche, au fronton de la maison qui fait l'angle, vous remarquerez un tableau représentant un moulin et le meunier avec son âne. Cette scène nous rappelle la légende de Crosne-les-Anes qui remonte au début du XVIIème siècle quand fut décidée l'acquisition d'une cloche pour notre église. L'oubli dans la commande des oreilles qui permettent de suspendre la cloche, amena la réflexion du fondeur : « On n'a jamais fondu de cloches sans oreilles ! Sont-ils bêtes ces ânes là ! Hue ! Cocotte, tu auras un picotin supplémentaire ». L'affaire s'ébruita, et depuis le surnom de Crosne-les-Anes est resté attaché à notre commune.

Prenez sur votre gauche, avenue Jean Jaurès, en direction du centre ville. Vous passerez devant l'ancien pressoir, aujourd'hui un restaurant. Dans cette ville vigneronne, c'était un passage obligé pour presser le raisin.

Empruntez le passage dans la cour du pressoir, puis la vieille ruelle et vous arrivez sur la place de l'église.

 

Cette église, monument historique, dont l'édifice originel remonte au XIIème siècle, il vous faut la visiter. Des tableaux modernes, œuvres de Jan Dulieu, artiste installé à Crosne, côtoient des éléments architecturaux fantastiques (XIIIème siècle), également une sculpture du XIVème siècle,

et un retable orné d'une crucifixion du XVIIIème siècle.

Le roi Saint-Louis et sa mère Blanche de Castille s'y arrêtaient souvent.

 

Sortez de l'église et dirigez-vous en face dans la rue Boileau qui doit son nom à ce poète. Derrière un grand porche (en face le l'église) la maison du grand poète Nicolas Boileau; il y fut élevé jusqu'à l'âge de 3 ans - son père naquit à Crosne le 28 juin 1584 -. On raconte qu'un gros dindon en colère blessa Nicolas à l'endroit le plus intime, d'où son célibat, sa satyre contre les femmes et son aversion pour les jésuites qui avaient apporté les dindons en France.

            Dans ce secteur planent les musiques de Georges Bizet, compositeur du célèbre opéra « L'Arlésienne » et du sublime « Carmen », et celles de Jacques, Elie Fromental Halévy, compositeur de « La Juive » écrit en 1834 à Crosne, dans la maison (aujourd'hui disparue) qui jouxtait celle de Boileau.  Il est à noter que « La Juive » ne fut rejouée à l'Opéra de Paris qu'en 2007, après 75 ans d'absence. Bizet venait voir son ancien professeur de piano Halévy qui s'installait fréquemment à Crosne, pour se reposer des bruits parisiens, dans la maison de Monsieur Duponchel, directeur de l'Opéra de Paris. Il en profitait pour faire la cour à Geneviève, la fille de son maître ; il l'épousera en 1869. Geneviève se remariera avec le banquier Strauss et servira de modèle à Marcel Proust pour le personnage de la duchesse de Guermantes.

Descendez la rue Boileau jusqu'à la place du même nom. Entrez dans le site de l'ancien château. Témoins de ce passé, à votre gauche les anciennes écuries ; à votre droite le moulin dont la roue a été entièrement rénovée. En face de vous, à l'emplacement de la clinique se dressait le château qui fut donné, le 22 décembre 1799, à l'Abbé Sieyès. Penseur de la Révolution, auteur du serment du Jeu de Paume, il prépara le coup d'Etat du 18 brumaire qui porta le général Bonaparte au pouvoir. Sieyès s'en étant dessaisi, quelques années plus tard, le 17 janvier 1805, l'Empereur Napoléon 1er, fit du château le siège de la 1ère cohorte de la Légion d'Honneur.

 

 

Poursuivez sur l'avenue Jean Jaurès en direction de la mairie. En face du vieux bâtiment des bains-douches, une ruelle porte le nom de Germain Vaysse, à l'initiative de la municipalité et de notre association. Historien de la ville de Crosne et ancien directeur de l'école, il était membre de notre association.

 

 

N'hésitez pas à pénétrer dans le parc de la mairie. Vous y découvrirez son grand marronnier, son ginkgo, son hêtre pleureur, son tulipier de Virginie et « L'Absente », une sculpture d'écorché réalisée par l'artiste Jan Dulieu.

Vous pourrez rejoindre le parc Anatole France en flânant le long des bords de l'Yerres. Au niveau de l'île des Prévôts, vous apercevrez peut-être des hérons cendrés, des pics-verts ou encore des ragondins.

   Vous pouvez aussi ressortir du parc de la mairie et continuer à cheminer sur l'avenue Jean Jaurès. Vous remarquerez, au bout de quelques pas, sur votre gauche, une imposante bâtisse de couleur rose, c'est l'ancienne ferme seigneuriale, dont la splendeur rappelle celle du château. La toiture est classée et à l'intérieur du site un superbe pigeonnier, aussi vieux que la ferme, a été classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

 

Continuez tout droit, jusqu'à l'embranchement de l'avenue de la République. Sur la partie droite de l'avenue, au n° 1, vous apercevrez un clocheton au milieu d'une zone pavillonnaire reconstruit à l'identique par la municipalité. Il rappelle le passé industriel du site. C'est en effet que fut érigé en 1892 l'usine d'optique Baille-Lemaire, manufacture spécialisée dans la fabrication d'optiques de précision, et dont la politique sociale progressiste fut largement saluée (création d'une école d'apprentissage, d'une caisse de secours mutuels, d'une organisation particulière d'épargne, d'une participation aux bénéfices ...).

Madame Zola, fatiguée par "l'affaire Dreyfus" est venue se reposer dans la propriété de ses amis Baille-Lemaire située sur le plateau de Crosne-Villeneuve-Saint-Georges.


En 1935, hasard de l'histoire ? Pierre Dreyfus, le fils du célèbre Capitaine Dreyfus défendu par Emile Zola l'ami d'enfance de Baille-Lemaire, rachète l'usine qui deviendra « Câblerie de la Seine ».
La roue du destin, car il s'agit bien là de destin, a fait se rencontrer les Zola, les Baille et les Dreyfus; Crosne fut le théâtre de ces rencontres.
Le 3 juillet 2003, 66 ans après l'inauguration des rues Dreyfus et Zola, l'association CROSNE ET SON PATRIMOINE a permis à deux petits enfants d'Alfred Dreyfus de revenir sur les lieux de tant de souvenirs.
Et l'esprit de cette affaire a trouvé son épilogue, quand une artère de Crosne a été renommée allée du Capitaine Alfred Dreyfus, en 2006, en la présence des descendants des familles Dreyfus et Zola, suite à la demande de l'association CROSNE ET SON PATRIMOINE.

Continuez votre promenade jusqu'au Moulin dit de Villeneuve-Saint-Georges.

300 mètres après l'ancien site industriel, à votre gauche empruntez l'allée Henri Sueur. Au bout, l'Yerres, un lieu enchanteur qui ne vous fera pas regretter cette petite marche. Sur la partie gauche de la rue la propriété Brandt, le célèbre constructeur de machines à laver. Mais à cet endroit, de 1914 à la fin de la Grande Guerre, étaient fabriquées des munitions pour le canon de tranchées Brandt. Vous y apercevrez une ancienne casemate qui servait à entreposer les munitions avant leur départ pour le front.

Au retour, passez devant la mairie et rentrez dans le parc Anatole France. Vous pénètrerez dans le domaine du château et sur le bord de la rivière une plaque commémorative vous expliquera que Crosne a été le chef lieu de la 1ère Cohorte de la Légion d'honneur. Son chef était le maréchal BERTHIER, l' "organisateur des victoires de l'Empereur". Par l'Allée de la 1ère Cohorte vous pourrez rejoindre Montgeron.Cette allée a été inaugurée, à l'initiative de l'association, lors des journées du patrimoine 2010, en présence du Président du Conseil général, du représentant du Grand Chancelier de la Légion d'honneur et avec la participation de 25 drapeaux d'associations d'Anciens combattants.